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Campagne du Soldat Ulysse GENEYTEIX

52éme Régiment d'Artillerie

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Le 7 octobre 1911, Ulysse GENEYTEIX s'engage volontairement pour 5 ans à la Mairie Angoulème pour le 52ème Régiment d'Artillerie.


Il est nommé Brigadier le 20 avril 1912.


Il est nomé Maréchal des Logis le 28 octobre 1913.


Après quelques jours passés dans les cantonnements de mobilisation, au voisinage d'Angoulême, les unités s'embarquent, qui à Angoulême, qui à Ruelle. Le voyage dure deux jours ; il fait très chaud. Débarquement en Argonne et aussitôt le bivouac. On s'installe au petit bonheur dans les champs, faisant un peu de cuisine. Dans la nuit, on entend quelques coups de feu tirés par de braves gardes-voie sur des ombres probablement.

Le lendemain, commencent des marches d'approche. Interminables colonnes de corps d'armée où l'allure de marche est celle de l'infanterie. Près de Mouzay le bruit court que des avant-gardes ennemies sont à Stenay ; immédiatement les chevaux sont attelés et les marmites culbutées ; on se hâte vers Stenay qu'on atteint et traverse dans le plus grand calme. Pas la moindre trace d'ennemis dans le pays.

Plusieurs jours de repos à Cervizy et Martincourt font le plus grand bien.



La Belgique et la retraite.



Le 22 août 1914, entrée en Belgique. Après avoir traversé la gentille petite ville de Florenville, on se dirige vers le nord, traversant la magnifique forêt d'Herbeumont. Le canon tonne plus fort et, à la sortie des bois, on aperçoit quelques cadavres de chevaux, les premiers. La colonne est survolée par plusieurs avions ennemis volant à faible hauteur. Les pièces sont mises en batterie le soir même, mais on ne tire pas et, pour la nuit, un cantonnement-bivouac est organisé.

Le 23, mise en batterie dans la région de Straimont. L'attente est de courte durée ; bientôt, les groupes sont pris sous le feu ennemi heureusement mal réglé. Ce sont les premiers obus que l'on reçoit, et le tir semble impressionnant.

On n'a pas l'occasion de tirer. L'ordre de se replier arrive : toute l'artillerie du corps d'armée doit franchir un unique passage à niveau et faire quelques centaines de mètres sur une route vue de l'ennemi. Les artilleurs allemands n'allongent pas leur tir ; c'est sans perte qu'on se tire de cette première affaire.

La grande forêt est de nouveau traversée, la route est encombrée de voitures. Au milieu de tous ces véhicules, des cavaliers vont et viennent, des fantassins se glissent. A la sortie de Florenville, nouvelle mise en batterie avec mission de tirer sur l'ennemi qui déboucherait de la forêt d'Herbeumont ; tout le régiment est au complet.

Nouveau repli dans l'après-midi ; la frontière est retraversée : notre séjour en Belgique a été d'une trentaine d'heures et nous n'avons pas tiré un coup de canon.



Blagny.



La nuit est passée au bivouac près de Deux-Villes. Dès le petit jour, des reconnaissances sont exécutées et les groupes prennent position sur les hauteurs qui dominent Blagny et Charbeaux. Pour la première fois les batteries ouvrent le feu sur l'ennemi et battent des colonnes signalées par la poussière qu'elles soulèvent. En dehors de ces tirs, surveillance sur les lisières sud des bois du Banel.

Vers 9 heures, l'artillerie ennemie qui a pris position arrose copieusement les pentes sur lesquelles nous nous trouvons. Le tir commence par des fusants tellement hauts que beaucoup s'amusent de ce qu'ils pensent être de l'inexpérience. Les éclatements sont bientôt réglés et les gerbes sont à bonne hauteur. Les coups proviennent des bois de Pure, bois de Matton, bois du Banel et de Messincourt. Au début de l'après-midi, le tir ennemi devient plus précis.

L'infanterie se replie en passant sur la crête qui est devant les batteries et attire sur ces dernières le tir de l'ennemi. Les servants continuent à servir leur matériel sous le feu et plusieurs pièces sont sous les balles de l'infanterie ennemie. Le régiment subit ses premières pertes, pas mal de chevaux tués ; des conducteurs un peu affolés ; une batterie laisse du matériel sur le terrain.

Pour enrayer l'avance allemande, les groupes viennent de faire une très grosse consommation de munitions ; ils réussissent en partie à arrêter l'ennemi, mais sur un point, au mont Tilleul, des éléments adverses ont pu progresser et menacent la crête où il y a du matériel.

La Chiers est traversée pendant la nuit ; les 3ème et 4ème groupes font une marche de flanc en présence de l'ennemi. Quelques mises en batterie rapides sur route, quelques salves dans la nuit, puis la marche est reprise vers l'arrière. L'horizon est tout illuminé par les incendies, en grande partie allumés par l'ennemi.

Le 25, les groupes se reconstituent ; ils occupent plusieurs positions autour de Vaux, Malandin, Mouzon ; tirent sur les routes et points de rassemblement probables de la rive droite, puis franchissent, la nuit, la Meuse à Mouzon et bivouaquent au moulin du Grésil et au moulin de la Hamelle.





Ulysse GENEYTEIX décède le 25 août 1914 au combat de Blagny.

Il est inhumé au cimetière de Blagny.